mercredi 7 août 2013

Deuxième étape de la Transgascogne : un retour plein d'imprévus

Samedi à 13 h était donné à Luanco le départ de la deuxième étape de la Transgascogne. Pour ce retour les prévisions météos étaient peu fiables et prévoyaient un retour lent, dans des petits airs, variables en force comme en direction.
Avec de telles prévisions, il faut être fataliste et s'armer de patience. En effet, en l'absence de vent, la progression est aléatoire et certains peuvent bénéficier d'une risée lorsque d'autres restent arrêtés.

Le départ du bateau www.diffuselec.com est moyen, le vent est étonnamment bien établi. Les concurrents vont virer une bouée juste devant la plage de Luanco, où sont massés les spectateurs, avant de repartir vers le large.

Mais après une heure de course, les choses se compliquent. Le vent s'effondre et la valse des minis commence, sur une mer qu'agite encore un reste de houle. les voiles claquent, les nerfs s'usent, les positions s'échangent au gré de risées et cette situation dure toute la nuit. Au final, le bateau s'en tire plutôt bien et l'écart quand le vent rentre est le même qu'après le départ, soit environ 1,5 miles sur les premiers.

Commence un long bord de gennaker , grande voile d'avant qui se porte sur le bout-dehors et qui va durer jusqu'au soir. Hélas, le mien est très vieux, très grand et n'a plus une forme aussi plate qu'auparavant. Il m'est difficile de tenir le même cap et la même vitesse que les meilleurs des concurrents et je perds inexorablement du terrain toute la journée, pour me retrouver proche de la queue de flotte.

J'arrive à capter une météo à la BLU(sisi, les radios comme dans les vieux films, qui grésillent, sifflent et crachotent...) Et décide donc de me décaler légèrement dans l'Ouest pour attendre un nouveau vent qui je l'espère ne parviendra pas jusqu'aux leaders.

Après une nuit ou le vent a de nouveau faiblit, la rotation du vent s'effectue et celui-ci forcit soudainement. Je me fais surprendre et ne vais plus quitter la barre jusqu'à l'arrivée, huit bonnes heures plus tard.

Le bord est d'anthologie, dans du vent portant fort avec le mer qui se forme. Le vent ne cesse de monter pour atteindre trente noeuds. le bateau file en permanence à plus de 10 noeuds avec des pointes à 15 noeuds. Je passe en mode pilotage, et le bateau surfe les vagues et les dévale. Les vagues recouvrent en permanence le pont, je suis trempé car je n'ai pas eu le temps d'enfiler mon ciré mais je ne donnerais ma place à personne. C'est dans ces conditions que nos bateaux donnent toute leur mesure. C'est un régal sans fin. les changements de voile s'enchaînent, je fais des tests en laissant le pilote barrer à ma place dans ces conditions difficiles, pour valider des réglages avant la transat. Et ça marche! Ouf, je vais pouvoir dormir dans l'alizé fort ;)

Je remonte plusieurs concurrents dans ce dernier bord. Le passage de la ligne d'arrivée est très chaud! Celle-ci est mouillée juste devant la digue, au ras d'un récif, en plein dans une houle formée. Nous arrivons à pleine vitesse, à quatre bateaux. Au final, pas de casse même si cela aurait pu finir sur les cailloux pour l'un de nous.

Cette Transgascogne s'achève sur une décevante 26ème place au classement série solo. je paye très cher le retard de presque 6 heures pris dans la bulle sans vent à l'arrivée de la première étape.

Le bilan est cependant positif. Le bateau est désormais fiable, je suis capable d'aller vite dans de nombreuses conditions et l'apport de nouvelles voiles d'avant devraient combler une partie de mon retard sur les meilleurs.

Les quinze premiers restent cependant durs à atteindre, tant ils sont entraînés, rapides et talentueux.

La prochaine régate est la Mini Transat. Après deux ans d'efforts, nous voici enfin, Zébulon et moi, prêts pour ce grand défi!

A bientôt pour la grande traversée de www.diffuselec.com

PS : Merci Ben D. pour tes conseils avisés avant le départ

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