vendredi 22 juin 2012

Dernière ligne droite vers la qualification !

Je pars cette nuit pour mon complément de qualification de 300 miles. C'est mon unique créneau mais la météo semble vouloir être avec moi. Le parcours imposé par la classe mini : douarnenez chaussée de sein bxa la Rochelle

Réponse lundi!
Ça va le faire !
Bon week-end

jeudi 14 juin 2012

Mini-Fastnet

Nous sommes arrivés ce matin à Douarnenez, tout s'est très bien passé, je me suis régalé ! On termine 10ème !

A très vite pour le récit de la course, juste le temps pour moi de me poser et de rédiger quelques lignes....

Un grand merci à tous pour vos messages

lundi 11 juin 2012

Apprendre la Course au large : nouvel épisode

Hier vers 17h, c'était le départ du Mini-Fastnet !
Les conditions météo annoncées en Manche pour le milieu de semaine ont conduit la direction de course à nous envoyer naviguer sur un parcours de substitution, qui nous fait effectuer un Aller/Retour entre Douarnenez et le pertuis d’Antioche (entre les iles de Ré et Oléron)

Pour cette course en double, Henri Meyniel, qui a couru la transat 2009, embarque à bord de Zébulon. Encore un mentor d’expérience qui va me permettre d’apprendre plus rapidement.

Vous pouvez suivre la course en direct sur le site du Winches Club de Douarnenez : www.winchesclub.com où il y a une cartographie interactive, nos bateaux embarquant des trackers qui fourniront régulièrement des positions pour alimenter le site.

Bonne régate à tous ! Vous avez de quoi occuper vos pauses au boulot ou vos soirées devant l’écran.

dimanche 10 juin 2012

Qualification hors course : le récit de l’aventure #1

Deuxième étape sur le chemin de la qualification pour la mini transat et les Sables-Les Acores-Les Sables : le parcours de qualification Hors course.

Ce parcours est imposé par la classe et fait au moins 1000 miles nautiques. Le principe est de valider la capacité des prétendants à la transat à faire face de manière autonome aux aléas d’une navigation longue au large et accessoirement qu’ils puissent vérifier que ça leur plaît

Le parcours est une boucle  dont le départ est un port au choix du coureur, entre La Rochelle et Brest avec comme points de passage obligés la bouée de Coningbeg au Sud Est de l’Irlande, le plateau de Rochebonne (au large de la Rochelle et le pont de l’Ile de Ré)

Le bateau étant amarré à Pornichet depuis la Select, c’est donc de là que je largue les amarres le 6 Mai au soir pour me lancer dans l’aventure.

Jour 1 : Départ dans des conditions agréables, même si la météo annonce du près jusqu’à la pointe de la Bretagne. Cette allure n’est pas la plus rapide mais la direction du vent me permet de longer toute la côte bretonne sur un seul bord. Je passe de nuit à 50 m de la pointe de Taillefer à Belle-Ile. Puis longe la Bretagne Sud légèrement au large, apercevant de loin Les Glénans, Penmarc’h .

Jour 2 : Je décide de passer à l’Ouest de l’ile de Sein, puis de l’ile d’Ouessant, ce que je fais dans la nuit, avant d’attaquer la traversée de la manche vers les iles Scilly au soleil levant.

La manche a cette particularité de voir passer tout le trafic des cargos vers l’Europe du Nord, qui sont répartis par un dispositif de séparation du trafic. Il y a donc un « rail » montant et un rail descendant où tous les cargos sont concentrés.

Pour passer le rail, c’est toujours un peu d’émotion. Car un cargo, c’est gros, ça va vite et ça ne manœuvre pas très facilement. La vigilance est donc de mise pour es quelques heures de traversée des rails. Pas le moment de faire la sieste.

Heureusement, nous sommes bien aidés par notre AIS, un système de communication par satellite que nous avons à bord et dont es cargos ont l’obligation de se doter. Nous avons donc la position, la vitesse et le cap de chacun des cargos que nous croisons, ce qui aide bien pour vérifier que nous ne sommes pas en route de collision.

La traversée de la manche est rapide et dès la fin du rail, les conditions se prêtent à l’envoi du spi. C’est donc un long bord vraiment rapide qui commence. Du fun ! Bien rapide sous un ciel avec des éclaircies. Un gros grain avant les Scillys me donne l’occasion de faire un joli vrac dans 30 nœuds de vent sous spi J Un bon quart d’heure à récupérer la voile au ras de l’eau, à 90° de la route que je suivais. Ca m’apprendra à regarder derrière ce qui arrive quand le vent vient de là.

Passage juste à l’Est des Scillys en fin d’après-midi, à vue de l’ile de Sainte Marie où j’ai un souvenir d’escale peuplé de pubs fort sympathiques. Cap sur Conningbeg !

Jour 3 : Toujours sous pi, tout roule à belle allure. J’éteins le pilote pour profiter de l’agrément de la nuit pour barrer une heure ou deux. Mais en le réenclenchant, rien ne se passe… Mes souvenirs de la Select sans pilote se réveillent douloureusement. J’essaye de diagnostiquer au mieux d’où vient la panne, sans pouvoir lâcher la barre. Les symptômes sont proches de ceux que j’ai connus en début de saison, où un spécialiste a rapidement réussi à réparer. Je sais que j’aurais environ 10 minutes de réseau à Coningbeg et je décide de l’appeler à ce moment-là en espérant pouvoir le joindre…

EN attendant, tant que je suis sous spi, pas question de lâcher la barre… Or je n’ai pas spécialement engrangé de sommeil sur la première partie du parcours, proche des cailloux et des cargos. Les prochaines heures s’annoncent donc longues. Au matin, le vent tourne, j’affale le spi et repasse au près. A cette allure, lorsque l’on règle bien les voiles, le bateau est si équilibré que l’on peut le laisser aller seul, sans pilote automatique. J’en profite donc pour faire une ou deux siestes avant Coningbeg.

En arrivant à Coningbeg, j’arrive à joindre Florian, qui a déjà réparé mon pilote. Commence alors ma parenthèse bricolage. En résumé, on se croirait dans un film.

Je débranche, rebranche, coupe des fils (le bleu et le marron, faut pas se gourer !), rerebranche en direct le moteur de la pompe hydraulique qui actionne le vérin du pilote et …

Rien ne se passe. Plus de réseau. Re…

Hop, une barre de réseau qui apparaît sur mon mobile, Florian en ligne, instructions pour la manœuvre de la dernière chance et puis ça coupe.

Au final, je démonte le moteur électrique, nettoie  les charbons, remonte le moteur et ça démarre ! Coningbeg est déjà loin et l’aventure continue.

Yeehhaa ! Bon , là je peux l’avouer, je ne faisais pas le malin. Un bon coup d’œil à la carte me donnait la certitude de trouver un port pour l’accueillir en Irlande, mais aussi la quasi-certitude qu’il serait suffisament petit pour que je n’y trouve pas de quoi réparer un pilote en panne. Je me voyais déjà dans l’avion et à revenir chercher mon bateau plus tard, la suite de la saison foutue.

Le soulagement est à la hauteur de mes inquiétudes ! Je m’organise une petite fête à bord, avec deux liophylisés d’affilé (pas eu trop le temps de grignoter depuis 24 h) mais surtout la canette de Guiness de la caisse d’avitaillement, emmenée justement pour fêter le passage de la marque Irlandaise.

La solitude et la fatigue ont cette faculté d’amplifier les émotions, positives comme négatives. Là, c’est un peu l’euphorie, la perspective de dormir enfin un peu renforçant encore mon bonheur. Qui plus est,  les dauphins me font escorte pendant plusieurs heures de manière presque permanente. Un régal !

Le vent est mollissant et ne tourne pas au Nord-Est comme prévu  initialement. La descente vers la manche s’annonce longue, sous un ciel très couvert qui ne permet pas à mon panneau solaire de recharger les batteries…

 

La suite pour très bientôt. Le boulot est intense et je suis un peu à cours de temps !